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bilan cours de SES

1 décembre 2013

THEME 2 : Mondialisation et intégration européenne

 
Chapitre 1 : Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

  

I : Le développement des échanges internationaux.

             1-      L’accroissement des échanges

             2-      Quelques explications.

             Après la Seconde Guerre mondiale, de plus en plus de pays se sont efforcés de faire progresser le libre-échange. Les accords commerciaux ont fortement contribués à cette expansion. De plus, la croissance économique, les progrès des moyens de communication et la baisse du coût des transports ont joué un rôle significatif dans l’explication de cette progression. A partir des années 1960, le développement des firmes multinationales a accompagné et accéléré l’essor des échanges commerciaux internationaux. Les firmes transnationales se sont développées grâce à l’essor des échanges intra-firmes. Ainsi, l’ampleur des fluctuations du commerce international s’explique notamment par l’importance prise par le commerce intra-firme, qui multiplie les échanges internationaux avant la production d’un bien final, c’est-à-dire les échanges de produits intermédiaires.

L’évolution des droits de douane a également joué un rôle important dans le développement des échanges internationaux. Les droits de douane correspondent aux impôts prélevés sur les importations lorsqu’elles entrent sur un territoire, ce qui entraîne donc une hausse du prix des biens importés. Entre 1950 et 1980, les droits de douane des pays appartenant à l’Union Européenne ont été divisés par 3 en moyenne  Les droits de douane sont aujourd’hui au même niveau pour les pays appartenant à l’Union Européenne car l’union douanière les impose aux pays membres.

             Nous pouvons illustrer l’évolution des droits de douane avec la situation des Etats-Unis.

             Les Etats-Unis n’ont pas toujours mené une politique de libre-échange (le libre-échange correspond à un courant prônant un marché libre d’entraves aux échanges). En effet, les droits de douane étaient très élevés à la fin du 19ème siècle. Ces forts droits de douane sont significatifs d’une politique  protectionniste. Tant que les Etats-Unis étaient exportateurs de produits agricoles et importateurs de produits manufacturés anglais, ils étaient libre-échangistes. Mais à partir du moment où les Etats-Unis ont commencé à développer leur industrie, une protection vis-à-vis de la concurrence anglaise a été nécessaire : les Etats-Unis ont donc augmenté progressivement leurs droits de douane. Effectivement, une hausse des droits de douane se traduit par une hausse des produits importés entraînant une baisse de la demande pour ces produits importés, la demande pour les produits nationaux augmente donc.

             Avec la mise en place du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade ou Accord général sur les tarifs et le commerce, accord multilatéral définissant les droits et les obligations des  partenaires commerciaux) après 1945, imposant une baisse des droits de douane afin de favoriser le libre-échange, les Etats-Unis, étant signataires, ont dû réduire leurs droits de douane. Après la guerre, les Etats-Unis ont connu une situation hégémonique. En effet, avant 1945, le haut niveau de leurs droits de douane leur a permis de développer leur compétitivité. Les Etats-Unis ont donc connu une hausse de leur productivité grâce à des économies d’échelle ce qui entrainera par la suite une baisse des prix de leurs produits. Les hauts tarifs douaniers ne seront donc plus nécessaires pour se protéger ce qui explique leur baisse. En raison de difficultés en rapport avec des négociations (sur les échanges internationaux de services notamment), le GATT est devenu avec les Accords de Marrakech en 1995, l’OMC ( Organisation Mondiale du Commerce).

 Les Accords de l’OMC régissent les marchandises, les services et la propriété intellectuelle et poursuivent trois objectifs fondamentaux:

  • favoriser autant que possible la liberté des échanges.
  • poursuivre progressivement la libéralisation par voie de négociation.
  • instituer un moyen impartial de règlement des différends     

 Yolaine A. Justine G.

II : Libre échange ou protectionnisme

             1-      Intérêt et limites du libre échange

Le libre-échange  se définit comme un courant prônant  un marché libre d’entraves aux échanges, autrement dit, un courant prônant la libre circulation des produits (capitaux, biens et services) entre les pays et l’absence de restrictions aux échanges.

La première théorie du libre-échange est née avec Adam Smith au XVIIIème siècle. En effet, dans son ouvrage « recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations », publié en 1776, il justifie et prône un libre échange reposant sur la théorie des avantages absolus. Ainsi, pour lui, tout pays a intérêt à se spécialiser dès lors qu’il détient un avantage absolu dans une activité, c'est à dire dans la production pour laquelle il détient le plus grand avantage par rapport à ses partenaires (cout le + bas ou productivité la + forte). Dans ce cadre-là, tous les acteurs détenant un avantage absolu deviennent complémentaires et interdépendants : ils vont échanger leurs productions contre les produits dont ils ont besoin et qu’ils ne produisent pas.

=> Les échanges mondiaux augmentent et sont basés sur le libre échange (ici, aucune intervention de l’Etat n’est nécessaire, puisque les marchés s’autorégulent grâce à la main invisible).

=>  Les Etats s’enrichissent (« richesse des Nations »)

David Ricardo a montré les limites et les lacunes de la théorie smithienne. Aux questions « que fait un pays mauvais en tout ? Ou excellent en tout ? », Ricardo, sur la base de la théorie des avantages absolus, ne peut répondre. Il va alors modifier (améliorer)  la pensée de Smith et parler en termes d’avantages comparatifs (ou relatifs) : tous les pays, aussi bien ceux qui possèdent tous les avantages absolus que ceux qui n’en ont aucun, sont gagnants à la spécialisation et à l’échange. En effet, chacun se spécialise là où son avantage est le plus grand (= avantage absolu) ou là où son désavantage est le plus faible = Théorie des avantages comparatifs !

            Selon Ricardo, l’origine de l’avantage comparatif provient de la différence de productivité du travail entre les différents pays. Pour un produit donné, le pays dont la productivité du L est la plus élevée est celui qui possède l’avantage comparatif et qui se spécialisera dans cette production. Par contre, si un pays ne possède pas de productivité  du L meilleure que son partenaire, il choisira de se spécialiser dans la production du produit pour lequel l’écart de productivité  avec son partenaire est le plus faible (là où il est le moins mauvais).

Ex :

 

Pays   A

Pays   B

Pté   dans P° X

1,8

0,9

Pté   dans P° Y

1,2

1,1

Le pays A est meilleur dans les 2 P°, mais son avantage est le plus grand dans la P° de X (écart de productivité  le + fort= 0,9) dans laquelle il se spécialisera.

Le pays B se spécialisera dans la production pour laquelle son désavantage est le plus faible, c'est à dire, ici, la production de Y (écart de productivité le plus petit= 0,1).

En conséquence, pour Ricardo, tous les pays possèdent un avantage comparatif pour au moins un bien et se spécialiseront dans la production de ce bien pour s’insérer dans le commerce international et profiter de ses bienfaits (cf. exercice d’application p68). De sorte que tous les pays sont gagnants à la spécialisation et s’enrichissent.

La théorie des avantages comparatifs a aussi permis d’expliquer la Division Internationale du Travail traditionnelle (DIT) = répartition des spécialisations dans les productions entre les pays. Ainsi, à l’origine, les pays du sud se sont spécialisés dans la production agricole et les matières 1ères, tandis que ceux du nord produisaient es biens manufacturés. Depuis la fin de la colonisation, la donne a changé. Aujourd’hui, on parle de nouvelle DIT : les pays du nord produisent non seulement des biens manufacturés mais aussi agricoles (concurrencent les pays du sud) alors que ceux du sud ont du mal à se sortir de l’agriculture ; par contre les pays émergents ont diversifié leurs productions pour fournir, à présent, au monde entier des produits manufacturés à faible prix de vente.

De plus, la mondialisation a vu l’émergence de « pays ateliers » qui produisent des pièces détachées (sous-traitance) ce qui participe au développement de la Division Internationale du Processus de Production (DIPP). Certains pays se spécialisent dans la production de pièces qui seront assemblées dans une firme située généralement dans un pays développé.

On peut toutefois souligner que la théorie ricardienne rencontre certaines limites :

●  En effet, on remarque que la spécialisation n’est pas toujours source de richesse car elle implique l’abandon de certains secteurs d’activité, au profit d’un seul. Cela génère la disparition de ces secteurs et la destruction d’emplois.

Ex : après l’indépendance, l’Algérie choisit d’abandonner l’agriculture au profit de l’industrie (pétrole et gaz), la production agricole devient très insuffisante pour satisfaire leurs propres besoins; 50 – 60 ans après, la compétitivité industrielle est faible et le secteur agricole est à nouveau en développement par nécessité ;

● D’autre part, Ricardo n’expliquait en rien l’origine des avantages comparatifs, c’est ce que Hecksher-Ohlin et Samuelson ont signalé en émettant le « théorème HOS ». Pour eux, les avantages comparatifs reposent sur la Dotation factorielle de chaque pays, c'est à dire sur la dotation des pays en facteurs de production, travail et capital. Ainsi, les pays se spécialiseraient dans les productions pour lesquelles ils sont les mieux dotés en facteurs : un pays mieux doté en facteur travail devrait se spécialiser dans les productions de main d’œuvre (ex : Inde = « atelier du monde ») et un pays mieux doté en capital devrait se spécialiser dans les productions à forte intensité capitalistique.

Le théorème HOS a aussi été soumis à critique par Wassili Leontief dans les années 1950. En observant les échanges internationaux des USA, il note que ces derniers devraient se spécialiser et exporter des produits intégrant une forte intensité capitalistique et importer des biens intensifs en facteur travail. Or, en réalité, les exportations US intègrent beaucoup de facteur travail et les importations davantage de facteur capital. C’est ce que l’on nomme le « paradoxe de Leontief ».

Il convient de noter qu’à l’époque du théorème de HOS, il n’y avait aucune libre circulation du capital. Aujourd’hui, un pays faiblement doté en capital peut modifier sa situation en en important ou en profitant des délocalisations et transferts de technologies.

● Autre limite, aujourd’hui, il est possible de construire des avantages comparatifs par décision politique des gouvernements, dans le cadre de politiques industrielles et structurelles. Un pays peut alors choisir une activité et décider de la soutenir par des subventions par exemple, jusqu’à ce qu’elle devienne meilleure que les autres pays partenaires : ex, la politique d’éducation sud-coréenne a créé les avantages comparatifs d’aujourd’hui. Les avantages comparatifs ne sont donc plus naturels !

Dans les années 1980 apparaissent de nouvelles théories explicatives du commerce international. Ainsi, aujourd’hui, contrairement à la théorie ricardienne qui supposait que les pays se spécialisaient et échangeaient leurs différences, le CI repose beaucoup sur des échanges de produits similaires qui sont au cœur des échanges intra-branches. L’expression « échanges intra-branches » désigne les importations et exportations de produits similaires entre pays, c’est-à-dire de produits relevant de la même branche d’activité. Les producteurs vont donc produire des biens correspondants à ceux recherchés par la  population locale. Le marché extérieur n’est alors que le prolongement du marché intérieur (Smith parlait déjà de « l’extension des marchés »). Plus les pays sont semblables, et plus la gamme des produits exportables est identique à la gamme des produits importables. Les échanges s’effectuent donc entre pays semblables économiquement et  qui recherchent de nouveaux débouchés sur des marchés extérieurs où la demande pour ce type de produit existe déjà.

Se développe alors un commerce intra-zone : ex, les produits fabriqués en Allemagne trouvent une demande en France.

Le développement du commerce intra-branche entre pays de niveau de développement analogue peut s’expliquer par les stratégies de recherche de débouchés et l’existence d’économies d’échelles.

-          stratégies de recherche de débouchés : plutôt que de subir la concurrence, les entreprises peuvent avoir intérêt à différencier leurs produits de ceux de leurs concurrents tout en venant ces produits à l’échelle la plus grande possible. Elles gagnent en compétitivité car le produit présente des caractéristiques différentes ; elles disposent alors qu’une meilleures compétitivité-hors-prix.

-          Economies d’échelle : dans l’hypothèse de rendements d’échelle croissants, les économies d’échelle permettent de réduire les coûts de production et de gagner en compétitivité-prix. Les économies d’échelle internes se réalisent dans des entreprises supportant des couts fixes élevés et dont les couts variables augmentent moins vite que la production (grâce notamment à la DIPP). Ex : Boeing ou Airbus => les quantités produites augmentent plus vite que les couts de production, les couts moyens baissent, il y a donc économies d’échelle internes. Dans le cas d’économies d’échelle internes, la firme la plus grande devient la plus compétitive, elle peut aussi accentuer sa spécialisation et réduire à néant les firmes les moins efficaces en menant une opération de concentration horizontale pour les absorber.

-          Il est aussi intéressant pour les entreprises de s’installer dans des pôles de compétitivité tels que la Sillicon Valley, Sofia Antipolis ou Toulouse. Ces pôles permettent aux entreprises d’avoir accès à certains facteurs spécifiques de production, de se rapprocher d’un personnel qualifié et spécialisé, d’être en contact direct avec les fournisseurs et de profiter du phénomène de « veille technologique », ce qui procure un avantage compétitif. Tous les acteurs du pôle sont sans cesse à l’affut d’informations et de nouveautés en lien avec la branche d’activité, l’information circule dans le pôle et est bénéfique à tous (cf. transparence). Une synergie se développe au sein du pôle qui procure émulation et motivation à innover. Les entreprises intégrant ces pôles sont dites innovantes.

Dans ces nouvelles théories du CI, les Etats entrent aussi en concurrence car chacun vise un accroissement de sa production. De ce fait, ils vont chercher à rendre leurs territoires attractifs pour les FMN et pour permettre aux entreprises « nationales » déjà installées d’obtenir des contrats de production à l’étranger

(Pour plus d’information sur les nouvelle théories du commerce international : http://www.creg.ac-versailles.fr/spip.php?article184)

CONCLUSION : avantages et inconvénients du libre échange

 

Avantages

inconvénients

↗   excédent commercial

↗   IDE

Economies   d’échelle

Gains   à l’échange

↗   production (=richesse des nations)

↘   prix

Spécialisation   => ↗ productivité

Transferts   de technologie => innovation

Diversité   des ressources, des produits disponibles

Uniformisation   des cultures

Diversification   culturelle

Mise   en place de normes communes

Innovation   pour protection de l’environnement

Accords   internationaux et régulation (OMC, FMI)

Destruction   des entreprises les moins efficaces

Obsolescence   des infrastructures

↗ déficit commercial

Existe des perdants

Exploitation des pays du sud (le sud est   dépendant économiquement du nord, ce qui le maintient dans sa pauvreté :   exploitation des faiblesses, entreprises se croient tout permis, ex :   Nestlé)

Déculturation

Rejet du modèle occidental (résistance :   régionalisme, repli, terrorisme…)

↗ pollution

Externalités négatives

Surexploitation des ressources naturelle

Tensions / conflits

Noémie J.

             2-      Intérêt et limites du protectionnisme

 

III : La mondialisation de la production

             1-      Les stratégies des FMN

Une firme multinationale (FMN) est une entreprise composée d’une société mère qui se situe dans le   pays d’origine et de l’ensemble des entreprises, détenues ou contrôlées par cette société-mère et appelées filiales, situées dans plusieurs pays. Elle est à distinguer d’une Firme transnationale qui, elle, n’appartient pas à un seul pays.

L’entreprise mère détient le contrôle sur toutes les unités de production, il s’agit de la « donneuse d’ordre ». On distingue également les filiales, qui représentent les unités de production possédées à plus de 50% par la société mère.

En 1977, il y avait 11000 sociétés mères et 82000 filiales internationales ; alors qu’en 2000, elles étaient 63000 sociétés mères, et 820000 filiales internationales. Les firmes multinationales, ont réalisées en 2010, une production d’environ 16 000 milliards de dollars, soit ¼ du PIB mondial.

Les exportations des filiales ont fortement augmenté depuis les années 2000, elles représentent 9,9% des échanges aujourd’hui alors qu’elles en représentaient 5,2% en 1982.

De plus en plus aujourd’hui, les firmes délocalisent leurs activités. la délocalisation désigne le transfert d'activités, de capitaux et d'emplois d'une entreprise dans un autre lieu (en général à l’étranger) afin de bénéficier d'avantages compétitifs, c'est-à-dire de conditions économiques plus favorables. C’est à dire, qu’elles déplacent leurs activités économiques vers un pays étranger, avec comme objectif de réduire les coûts, de transport, de production, mais aussi pour avoir une main d’œuvre à bas salaire. Cependant si les FMN veulent délocaliser, le coût après délocalisation doit être inférieur à celui avant délocalisation.

Les stratégies des FMN ont évolué entre les débuts de l’ouverture des marchés et aujourd’hui. On distingue cinq types de stratégies des firmes multinationales :

-         Les stratégies de marché, dont l’objectif est de se rapprocher de la demande locale, son but est d’augmenter ses parts de marchés, et de contourner les barrières de protectionnistes. Elles peuvent utiliser des filiales relais, qui représentent plus de 50% du capital implanté à l’étranger pour y produire et vendre sur place.

-          Les stratégies d’approvisionnement, dont l’objectif est de se rapprocher des sources des matières premières afin de réduire les couts de transports.

-         Les stratégies de rationalisation, dont l’objectif est de réduire les couts de production pour accroitre les prix et réaliser plus de profits. Elles poussent les firmes à utiliser des ateliers dans les pays à bas salaires. Une filiale atelier va se spécialiser dans la production de pièces détachées, la société mère va ensuite importer et assembler pour réaliser le produit. Cette stratégie participe donc à la DIPP.

-         Les stratégies techno financière consistent à vendre des savoirs faires à d’autres entreprises ; il y a mise en place d’une assistance technique, de façon que la main d’œuvre sur place soit à moindre coûts.

-         Les stratégies globales regroupent les quatre stratégies précédentes. Elles visent par l’implantation des filiales, l’accès au marché local et la réduction des couts de productions. Elles cherchent à avoir un réseau d’unité de production de composants.

La DIPP résulte de la stratégie globale qui consiste à réaliser des productions en s’appuyant sur différents sites, dans différents pays qui réalisent une partie plus ou moins complexe du produit, ultérieurement assemblé dans un pays participant à cette DIPP. Cette dernière est à l’origine des échanges intra firmes, qui sont des échanges entre des filiales d’une même entreprise. A l’inverse, on peut dire que le commerce intra-firme est aussi une conséquence de la DIPP utilisée au sein des FTN.

Les firmes transnationales ont su profiter des avantages de l’ouverture des économies nationales depuis les années 1970 pour améliorer leur compétitivité et conquérir de nouveaux marchés. Leurs stratégies se sont affinées au point de modifier la structure du commerce mondialen développant un commerce intra firme.

Margaux G.

             2-      Les conséquences de la multinationalisation

 

 

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13 novembre 2013

THEME 1 Croissance- fluctuations et crises

 

Chapitre 1 : QUELLES SONT  LES SOURCES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ?

 

I : Qu'est-ce que la croissance économique ?

1-      Définition et mesure

2-      Intérêt et limites du PIB

3-      De nouveaux indicateurs

 

II : La contribution des facteurs de production

1-      Le facteur travail et le facteur capital

Produire, c'est créer des richesses. Pour cela, on utilise des facteurs de production que l'on va associer (combiner) dans une combinaison productive que l’on retrouve dans la fonction de production suivante :

Y=f(K,L).

La fonction de production montre par conséquent la manière dont l’unité productive peut combiner ses facteurs de production, et dépend des techniques existantes ; elle est donc une mesure de l’état des technologies existantes.

Les facteurs de production sont des ressources utilisées par une unité productive pour produire des biens et des services. Ils ne sont pas détruits au cours du processus de production.

Il existe deux types de facteurs qui contribuent à la production : le facteur travail et le facteur capital.

Le facteur travail, représente l'intervention de l'homme dans le processus productif. Cela renvoi à la quantité (le nombre d'hommes et/ou le nombre d’heures ) et à la qualité (la formation des salariés, l'expérience et les compétences utiles pour produire). Quant au facteur capital, il représente l'ensemble des biens de production durables nécessaires à la production.

 

Ces deux facteurs sont dit complémentaires ou substituables. Les facteurs, travail et capital, sont dits complémentaires, lorsqu'il est impossible de modifier la combinaison productive car les deux facteurs sont dépendants. Si on change la quantité d’un facteur la combinaison ne fonctionne plus, comme par exemple : un chauffeur et son taxi, le bucheron et sa tronçonneuse, ou bien le coiffeur et ses ciseaux. La combinaison productive est alors unique pour un même niveau de production.

Les facteurs, travail et capital, sont dits substituables lorsqu'il est possible de remplacer un facteur par un autre en conservant le même niveau de production. Par exemple, le tracteur qui a remplacé de nombreux emplois agricoles, ou les caisses automatiques qui remplacent de plus en plus les hôtesses de caisse. C'est donc quand la machine peut remplacer l'homme. Ici, on parle de «substitution du capital au travail».

 

L’accroissement du PIB en volume provient soit de l’augmentation de la quantité de facteurs de production  utilisés (croissance extensive), soit de l’augmentation de la productivité de ces facteurs (croissance intensive).  Ainsi, nous nous apercevons que dans chaque pays présenté (Doc19 p24), l’accroissement de la productivité a été un facteur non négligeable de l’accroissement du PIB en volume, puisqu’il en représente, en fonction des pays, entre la  moitié et les trois quarts de la croissance observée. Au Japon il semble même que ce soit le seul facteur de  croissance, la quantité de facteurs de production utilisés ayant manifestement diminué.

 

Lorsque qu’on apporte du capital en plus, par l’investissement ou par substitution du capital au travail, alors la combinaison devient plus capitalistique et cela augmente la productivité, tant celle du travail (P/L) que celle du capital (P/K). Cette hausse de la productivité (Toutes choses égales par ailleurs) sera alors une source de  croissance économique (on parle ici de croissance intensive). Cependant sur le long terme la productivité supplémentaire apportée par les unités supplémentaires de facteur de production a de moins en moins d’impact sur la hausse de la production. Cela implique un ralentissement de la production (et au niveau national un ralentissement de la croissance) : on parle alors de loi de rendements décroissants, loi selon laquelle l'augmentation des moyens de production entraine un rendement supplémentaire moindre. On dit alors que la productivité marginale est décroissante (plus on utilise un facteur, plus la productivité marginale de ce facteur diminue)

 

Pour conclure, on peut donc dire qu’il existe globalement un lien entre l’évolution de la productivité et celle du PIB. D’après l’OCDE, en France le PIB en volume, entre 2005 et 2012, a connu une augmentation moyenne de 1.23% chaque année et la productivité a augmenté en moyenne chaque année de 0.68%. On parle alors d’une croissance intensive car la croissance du PIB en volume repose sur la hausse de la productivité

Réalisé par : Marie C - Eva C - Clémence B - Cyrielle C - Mélissa P - Priscilia R

2-      Investissement et progrès technique

Il est possible de distinguer plusieurs phénomènes à l’origine de la croissance : une augmentation des facteurs de production, une hausse de la demande, un solde du commerce extérieur positif ou une augmentation des stocks, mais aussi le progrès technique qui permet des gains de productivité.

L’investissement, c’est-à-dire l’acquisition d’un nouveau capital technique, peut avoir plusieurs objectifs, comme par exemple augmenter la production, mais aussi de changer de combinaison productive pour gagner en productivité. En fonction de l’objectif visé, on distingue 3 types d’investissements. Tout d’abord, l’investissement de remplacement, appelé aussi investissement de renouvellement, est utilisé pour remplacer du capital obsolète, c'est-à-dire trop ancien ou cassé, par du capital de même « génération », c'est-à-dire avec la même productivité. Ensuite l’investissement de capacité ; il se définit comme une acquisition de capital (cette fois aussi de même génération), en vue d’augmenter le volume de production. Pour finir, on distingue l’investissement de productivité, appelé aussi investissement de rationalisation ou de modernisation ; cet investissement correspond à l’acquisition d’un capital plus productif, plus performant, qui amène des gains de productivité.

            On constate que dans deux de ces trois types d’investissements, l’entreprise peut procéder à une acquisition de capital supplémentaire : son stock de capital augmente et sa capacité productive aussi. Quand le capital fixe d’une entreprise augmente, il prend une place plus importante dans la combinaison productive, on dit que l’intensité capitalistique augmente. Lorsque la part du facteur capital augmente dans la combinaison productive aux dépens du facteur travail, on dit qu’il y a une substitution du capital au travail (la machine remplace l’homme).

En se penchant un peu sur les chiffres de l’investissement dans différents pays, on constate un lien positif (relation dans le même sens) avec la croissance économique. Ainsi, plus le taux d’investissement est élevé, plus la croissance du PIB est forte, et inversement, les pays dont la part de l’investissement est moindre dans le PIB connaissent une plus faible croissance. Cette corrélation est la même entre l’investissement et le PIB/hab.

 Cependant, l’investissement n’est pas la seule cause de la croissance. Le progrès technique est également un facteur  de la hausse du PIB. Le progrès technique se définit par l’ensemble des innovations qui entrainent une transformation ou un bouleversement des moyens et méthodes de production, de l’organisation du travail, des produits et des marchés, des structures de l’économie. Cette partie du PIB, qui n’est pas explicable par l’augmentation des facteurs de production, est appelé le « résidu ».

Selon R. Solow (1956), ce qui, dans la hausse de la quantité produite, n’est explicable ni par l’augmentation de la quantité de travail utilisé, ni par l’augmentation de la quantité de capital utilisé, et qu’il nomme le « résidu », mesure l’accroissement de la PGF attribuable au progrès technique.

Le progrès technique est d’autant plus nécessaire que l’accumulation du capital par travailleur, qui permet d’accroître la productivité du travail, se heurte à la loi des rendements décroissants. Seul le progrès technique permet de surmonter ces rendements décroissants du capital et d’assurer une croissance durable de la productivité du travail.

En raisonnant «toutes choses égales par ailleurs » plusieurs hypothèses s’offrent à nous quant aux effets du progrès technique :

            - Le progrès technique entraine une hausse de la productivité du capital et du travail (appelé Productivité Globale des Facteurs de production = PGF), ceux-ci deviennent plus efficaces et permettent de produire plus dans le même temps, les quantités produites augmentent donc ainsi que le PIB.

            - Le progrès technique entraine une hausse de la productivité du capital mais aussi une hausse de la formation des salariés (pour utiliser ce progrès technique), donc une hausse de la qualification des travailleurs, d’où une hausse de la productivité du travail puis une hausse du PIB

            - Si l’entreprise ne veut pas accroitre ses dépenses de formation, l’investissement intégrant du progrès technique mènera au licenciement  des moins qualifiés et à l’embauche d’un personnel plus qualifié. Une hausse de la productivité du travail s’en suivra d’où une hausse du PIB.

 L’investissement amène du progrès technique et donc des innovations. Pour Schumpeter  (1883-1950) ce sont les innovations, source de productivité qui seraient à l’origine de la croissance. J.A Schumpeter en a répertorié 5 types : les innovations de produit, de procédé, d’organisation, de débouché (ou de marché) et de matière première.  Ces innovations peuvent être majeure – qui chamboulent les structures économiques, sociales et technologiques – ou mineures – qui sont des améliorations techniques de produits déjà existants. On parle aussi d’innovations radicale et incrémentale.

 Schumpeter par du constat que la croissance n’est pas un phénomène continu et uniforme : aux  périodes d’expansion vont succéder des périodes de récession. Ces cycles longs (une soixantaine  d’années) s’expliquent par la discontinuité du progrès technique. En effet, il constate que les phases d’expansion correspondent à l’apparition de grappes d’innovations. Les innovations décisives vont  permettre à toute une foule d’innovations secondaires de se diffuser et de créer des produits nouveaux et des occasions de profit stimulant l’activité économique. Chaque nouvelle innovation crée une nouvelle combinaison, mais détruit l’ancienne. Schumpeter considère donc que la croissance est  un processus de « destruction créatrice ».

 La destruction créatrice correspond au processus incessant de restructuration des activités économiques : la dynamique de l’innovation conduit simultanément à la disparition des activités obsolètes et à  la création d’activités nouvelles.

 Une innovation de produit introduit un nouveau produit sur le marché, par exemple l’ordinateur a fait disparaître la production et l’utilisation de la machine à écrire. Le cycle de vie de ce produit (qui se rapproche du processus de destruction créatrice) peut se diviser en plusieurs étapes :

- D’abord l’arrivée sur le marché du produit, l’entreprise dispose alors d’un monopole provisoire : la demande pour ce produit est alors élevée et les prix sont élevés, ce qui permet à l’entreprise qui a lancé l’innovation sur le marché de dégager une rente de monopole temporaire.

- Ensuite, l’imitation du produit par les concurrents, ce qui amène une baisse des prix, donc une banalisation du produit sur le marché et l’apparition de grappes d‘innovations.

- Enfin, le marché arrive à saturation, les entreprises doivent innover de nouveau pour satisfaire les consommateurs et surtout relancer l’activité.

 Si le progrès technique est une des sources essentielles de la croissance économique, l’accumulation du capital, sous toutes ses formes, contribue à long terme au progrès technique et participe à l’entretien de la croissance. Se crée ainsi une dynamique auto-entretenue de croissance : une croissance endogène.

Ophélie B - Jonas C - Margaux G - Yoan L

 

III : La contribution des institutions

1-      Institutions et croissance endogène

On a pu penser un temps que la croissance était vouée à prendre fin. En effet, considérant la loi des rendements décroissants, l’apport toujours plus important d’unités des facteurs de production (travail et capital) supplémentaires aurait un effet de plus en plus limité sur la productivité. A terme, leur productivité marginale serait nulle, et il n’y aurait donc plus moyen de produire plus, et donc une croissance nulle.

Pourtant l’expérience a montré que le progrès technique permet de contrer cette fatalité. Si l’accumulation de capital physique est source de progrès technique, les économistes de la  croissance endogène ont montré que le progrès technique résultait, plus largement de l’accumulation de différentes formes de capital : capital physique, capital humain, stock de connaissances, capital public, infrastructures…

Ainsi, comme on a pu le voir précédemment, le progrès technique est au cœur de la croissance économique ; ce progrès technique a longtemps été considéré comme exogène par les économistes, c'est-à-dire extérieur au modèle utilisé. Les modèles de la croissance endogène ont cherché à montrer que le progrès technique pouvait découler de l'activité économique elle-même (directement d’une augmentation de la production : les conditions de la croissance future sont donc dans la croissance passée) et ont mis en avant les bienfaits de l’investissement dans des activités à externalités positives et à rendements croissants.

La croissance endogène est une nouvelle théorie de la croissance économique qui intègre des facteurs explicatifs tels que les externalités positives, les rendements croissants, l'effort de recherche, la formation (ou le capital humain) et les dépenses publiques, pour expliquer la croissance.

En effet, la hausse du Produit National Brut entrainant une hausse de bénéfices pour les entreprises, elles sont alors capables de financer la Recherche et le Développement (R&D), et cet effort de recherche conduit à l’innovation (le progrès technique) qui relance à son tour la croissance car le capital est plus productif.

De même, la hausse du PIB signifiant une hausse général du niveau de vie ((Toutes choses égales par ailleurs)), l’Etat collecte plus d’impôts et peut accroître la qualification (dépenses pour l'éducation ) des individus qui deviennent plus productifs également. Ils sont donc un autre moteur de la croissance, car ils voient leur revenu augmenter. Le cercle vertueux peut commencer : un plus haut niveau de vie entraine une hausse de la demande, donc une hausse de la production, et à nouveau une hausse de la qualification etc…

Ici, l’Etat joue un rôle très important : car en pratique, outre ses dépenses d’Education, c’est surtout lui qui finance la recherche fondamentale, par les Dépenses Intérieures de Recherche et de Développement (DIRD). Cette action se traduit concrètement par l’existence du Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) et par celle de pôles de compétitivité qui mettent en lien les efforts de formation et les efforts de recherche pour plus d’efficience et de stimulation commune.

La croissance est alors auto-entretenue, et résulte d’externalités positives liées à son fonctionnement.

Mais en réalité les différents agents économiques sont motivés par les bénéfices attendus à la suite de leurs actions : l’homo-oeconomicus pèse le pour et le contre, et choisit rationnellement, par nature, ce qui l’avantage personnellement. Il faut donc que certains acteurs mettent en place les conditions nécessaires à ce que ces motivations poussent les individus vers des comportements productifs. Pour ce faire, deux leviers existent : les institutions et les incitations.

Les institutions désignent les contraintes qui orientent les comportements des agents économiques, et qui mettent en place un cadre stable favorable à la croissance, en créant les conditions de cette croissance.

Pour Douglass North, économiste américain, il existe deux types de contraintes qui vont orienter les comportements des agents économiques et qui peuvent mener à une situation favorable à la croissance et à la production : les contraintes formelles et les contraintes informelles. Les contraintes formelles sont toutes les normes écrites qui vont encadrer le comportement des agents économique comme les règles électorales, les brevets, les accords de libre échanges... Les contraintes informelles sont les normes non écrites qui s'imposent aux individus comme les normes de consommation, les négociations commerciales.

 L’Etat en est le principal instigateur car il est garant de normes formelles établies par la loi (garantie des droits de propriété, de libre-échange, Justice…) qui complètent des normes informelles (culture, normes sociales).

Les incitations sont des mesures que l’Etat met en place pour que les comportements favorables à l’activité productive soient récompensés, et donc encouragés. Au niveau macro-économique, il s’agit par exemple de différents crédit d’impôts ou le Chèque Emplois-Services qui permettent aux personnes de payer moins d’impôts à conditions qu’elles aient un certain type de comportement économique (installation de panneaux solaires, isolation de logements, consommation de services à la personne…). Il peut s’agir également de subventions versées aux entreprises. En stimulant la demande des consommateurs sur différents marchés,  cela augmente la production. Au niveau micro-économique, les entreprises utilisent également, pour maximiser leur chiffre d’affaires, des incitations (comme les primes à la vente) qui poussent leurs employés à plus d’efficacité.

Cependant, certaines mesures peuvent se révéler désincitatives, en ponctionnant les fruits du travail des agents économiques. C’est le reproche qui est parfois adressé par exemple aux taxes sur les bénéfices d’exploitation : selon l’économiste Laffer, trop d’impôt incite les personnes à des comportements d’évitement de l’impôt. Autre exemple : la lourdeur administrative de certaines procédures, sensées garantir le bon fonctionnement de l’économie, se révèle décourageante pour les individus, les entrepreneurs notamment.

Au final, les institutions (qui désignent aussi les organismes comme ceux de l’Etat qui mettent en place le cadre de contraintes et d’incitations qui permettent le développement de l’économie) jouent un rôle prépondérant dans la théorie de la croissance endogène. L’Etat, en contraignant et en motivant individus et entreprises, permet en effet que les facteurs nécessaires à la croissance  soient générés par la croissance même: ainsi évite-t-on une croissance nulle, et la conjoncture ne dépend donc pas uniquement de chocs exogènes.

Yolaine A - Justine G - Gaëtan H

2-      Institutions et innovation

 

Les institutions peuvent également jouer un rôle dans la croissance en intervenant sur les innovations.

            Une innovation correspond à la commercialisation, à la mise en vente sur le marché d’une invention. On peut même dire que l'innovation est une évolution significative d'un produit, d'un service ou d'un processus de fabrication qui apporte quelque chose de nouveau, d'encore inconnu ou qui utilise une technologie nouvelle issue de la recherche fondamentale.

Joseph Aloïs Schumpeter, dans sa théorie sur l’évolution économique, a permis de distinguer 5 formes d’innovations :

 Innovation de produit (nouveaux objets de consommation) : concerne les ménages  exemples : compact disque, chariot de supermarché à pièces, mayonnaise en  tube, emballage tétrabrick, fabrication d'éthanol comme carburant automobile à partir de végétaux,

Innovation de procédé (nouveaux moyens de production et de transport, et nouvelle méthode de production) la pasteurisation, publicité, nouvelles méthodes de  ventes par exemple.

Nouvelle source de matières premières : exploitation de pétrole de la  mer du Nord, énergie solaire, biomasse

Ouverture d’un nouveau débouché (nouveaux marchés) : marché de pays émergents par exemple.

Nouvelle organisation : OST, fordisme, toyotisme, l'adoption de  flux tendus  ou opérations de fusion-acquisition par exemple.

Pour les économistes dits «néo- schumpétérien», les innovations se partagent aussi entre innovation majeure ou radicale (qui change radicalement les conditions de l'offre et de la demande sur le marché) et l'innovation mineure ou  incrémentale (qui est la transformation, l’amélioration d'un produit déjà existant).

Ainsi, Schumpeter montre au terme de son analyse que le facteur déterminant entraînant l'évolution  économique est l'innovation. Celle-ci est au cœur, non seulement du processus de croissance mais aussi de transformations structurelles plus importantes.

Selon Schumpeter, une  innovation n'arrive jamais seule, elle arrive en « grappe », c'est une «grappe d'innovation» : une innovation entraîne presque simultanément une multitude  d'innovations. On peut prendre l’exemple de la machine à vapeur et ses multiples utilisations ou encore les technologies de l’information. La réussite d’un entrepreneur provoque des comportements d’imitation de la part de firmes se situant sur le même marché. Pour  Schumpeter la conjoncture est rythmée par  l'innovation, et va décrire des cycles. Lorsque l'innovation arrive sur le marché, les prix  sont élevés mais quand l'innovation s'est répandue à toute la société, on entre dans une phase de  saturation, les prix vont alors baisser, les profits également ainsi que l'investissement et l'emploi.  Cela entraîne un ralentissement de l'économie. Dès lors, pour Schumpeter pour ressortir de la crise,  il faudra une innovation. Ce sont alors les innovations qui rythment la conjoncture économique. Ainsi, les grappes d’innovation se développent en fin de phase ascendante lorsque les effets des grappes précédentes sont épuisés.

Toutes ces innovations sont à l’origine d’une « onde de choc » génératrice de croissance : innovation Þ ­ ou changement des besoins en matières premières Þ ­ revenus distribués Þ ­ P A Þ ­ débouchés Þ ­ production Þ ­ croissance

 OU : innovation Þ nouveaux besoins de consommation Þ imitation dans la consommation Þ ­ production Þ ­ croissance

De plus, Schumpeter a décrit l’activité économique comme caractérisée par la disparition et la création incessantes d’activités. La croissance économique provient donc d’un processus de destruction et de restructuration des activités, lié au caractère discontinu des innovations. On parle alors de  destruction créatrice. Chaque vague d’innovations rend obsolètes de nombreux moyens et techniques de production, parmi les anciens produits, beaucoup sont concurrencés par la nouvelle génération de produits. Par conséquent, les industries qui utilisaient ces méthodes de production ou qui fabriquaient ces produits disparaissent ou s’adaptent à la nouvelle donne économique (= Destruction). Mais dans le même temps, ces innovations impliquent de nouveaux métiers, de nouveaux emplois, elles contribuent à l’émergence de nouvelles activités, de nouvelles industries. (= créatrice).

La conjoncture est donc rythmée par l'innovation et décrit des cycles : l'innovation  permet d'expliquer les cycles économiques puisque quand elle se manifeste, il y a une augmentation  de la production, ce qui correspond à la phase d'expansion économique. Par contre, quand  l'innovation est faible, on entre dans une période de crise parce qu'un trop grand nombre d’acheteurs ont déjà le produit en question donc les marchés sont presque saturés.

Toutefois, innover revient, pour les entrepreneurs, à prendre des risques, ce qui peut les désinciter à le faire. C’est pourquoi, les institutions peuvent intervenir afin de favoriser l’innovation. Elles sont constituées de l’ensemble des règles et contraintes qui s’imposent aux individus. On peut dire qu’il existe deux types d’institutions : les institutions formelles (composées de toutes les contraintes écrites : ex. règlements ou lois) et les institutions informelles (composées de toutes les contraintes non écrites : ex. us, coutumes ou traditions).

Les institutions se trouvent ainsi, au cœur de la croissance, car elles sont essentielles au fonctionnement des marchés.

Elles sont également essentielles pour comprendre le processus de croissance économique car elles génèrent des incitations (mesures que l’Etat met en place pour pousser les agents économiques à adopter un comportement favorable à l’activité productive) qui, selon des économistes institutionnalistes, sont indispensables pour qu’un pays connaisse une croissance forte et durable.

 

Certaines institutions contribuent à la croissance économique, celles notamment qui sont « créatrices de marché » puisqu’en leur absence les marchés n’existent pas ou fonctionnent très mal. Elles favorisent alors le développement économique de long terme en stimulant l’investissement et l’esprit d’entreprise. Un cadre réglementaire et un système judiciaire qui permettent le respect des droits de propriété et offrent un avantage aux inventeurs – par exemple via le brevet – assurent aux entrepreneurs efficaces qu’ils conserveront leur profit et les incitent à innover. Cependant, cette protection est également susceptible de freiner la diffusion des innovations.

A l’opposé, certains environnements institutionnels sont défavorables à la croissance économique. Dans les pays en guerre, instables politiquement, ou encore fortement gangrénés par la corruption, le cadre institutionnel devient un frein au développement économique. C’est le cas aussi de pays où l’activité économique est monopolisée par une minorité au pouvoir qui détourne les richesses à son profit et qui empêche l’existence d’un marché concurrentiel.

Selon D. Rodrik et A. Subramanian, il faut aussi mettre en place trois autres types d’institutions pour tout à la fois soutenir la dynamique de croissance, renforcer la capacité de résistance aux chocs, faciliter une répartition des charges socialement acceptable en cas de chocs. Il s’agit :

• Des institutions de réglementation des marchés, qui s’occupent des effets externes, des économies d’échelle et des informations imparfaites ; ce sont, par exemple, les organismes de réglementation des télécommunications, des transports et des services financiers.

• Des institutions de stabilisation des marchés, qui garantissent une inflation faible, réduisent au minimum l’instabilité macroéconomique et évitent les crises financières ; ce sont, par exemple, les banques centrales, les régimes de change et les règles budgétaires.

• Des institutions de légitimation des marchés, qui fournissent une protection et une assurance sociales, organisent la redistribution et gèrent les conflits ; ce sont, par exemple, les systèmes de retraite, les dispositifs d’assurance chômage et autres fonds sociaux.

 Pour favoriser l’innovation l’Etat peut prendre trois grands types de mesures :

– le financement de la recherche fondamentale, qui n’est pas rentable pour le secteur privé

– la réduction du coût de la R&D pour les entreprises, en les subventionnant ou en leur octroyant des réductions d’impôts en cas de dépenses de R&D ;

– la mise en place de mesures de protection de l’innovation afin d’accroître le rendement privé de la R&D, telle que la mise en place de brevets (cf. http://www.inpi.fr/fr/brevets.html). Celui–ci est un titre de propriété industriel qui permet à son détenteur de disposer pendant une période donnée d’une rente de monopole. Il protège l’entreprise ou le détenteur de l’innovation de toute imitation durant 20 ans généralement. Une entreprise qui dépose un brevet peut louer l’utilisation de son invention ou même vendre son brevet. Ce brevet procure, à son détenteur, un avantage compétitif sur les concurrents.

 Par contre, le monopole apporté par le brevet peut entraîner une « perte sèche » pour la société puisque, comme l’entreprise qui détient le monopole est « price maker », elle peut fixer son prix de vente afin de maximiser son profit à un niveau plus élevé qu’en concurrence pure et parfaite. Mais si elle fixe un prix trop élevé, elle fera fuir la demande. Il lui faut donc trouver un juste prix. Toutefois, l’entreprise réalisera un surprofit (surplus sur les profits) puisque cette maximisation sera supérieure à celle réalisée en situation de concurrence pure et parfaite. Alors que l’entreprise réalise un surplus sur les profits, les consommateurs voient leur surplus diminuer à cause de la hausse des prix. Au final, il y a donc, « perte sèche » pour la société car l’augmentation du surplus de l’entreprise est inférieure à la baisse du surplus du consommateur.

 Il  n’est donc pas dans l’intérêt de l’Etat d’accorder des brevets à terme et  de protéger un acteur économique au détriment de l’ensemble. C’est pourquoi les brevets ont une durée de vie limitée. De plus, en limitant les brevets dans le temps, on relance la concurrence et la course à l’innovation, sources de croissance.

 L’importance de cette protection est considérable car sans brevet, il y aurait très peu d’innovation. Effectivement, compte tenu des coûts élevés de la recherche et développement, les entrepreneurs rationnels auraient un comportement de passager clandestin, ils attendraient ainsi que quelqu’un d’autre innove pour le copier. Le brevet permet donc de lutter contre ce comportement et d’inciter à l’innovation.

 Ainsi, certaines institutions contribuent à la croissance économique, celles notamment qui sont «créatrices de marché» puisqu’en leur absence les marchés n’existent pas ou fonctionnent très mal. Elles favorisent alors le développement économique de long terme en stimulant l’investissement et l’esprit d’entreprise. Un cadre réglementaire et un système judiciaire qui permettent le respect des droits de propriété et offrent un avantage aux inventeurs – par exemple via le brevet – assurent aux entrepreneurs efficaces qu’ils conserveront leur profit et les incitent à innover. Cependant, cette protection est également susceptible de freiner la diffusion des innovations.

 Madyson B. Marianne M. et site Eduscol

  

Chapitre 2 : COMMENT EXPLIQUER L’INSTABILITE DE LA CROISSANCE ?

 La croissance n’est pas régulière, à des périodes de forte croissance économique succèdent des périodes de croissance faible voire de baisse du PIB.

I : Par l’existence de fluctuations

Une fluctuation économique désigne un ensemble de variations de l’activité économique au cours du temps, sans précision sur le  rythme et l’intensité des mouvements ascendants (phases de hausse de l'activité) ou descendants (phases de baisse de l'activité).

1-      Une croissance qui varie dans le temps

Les fluctuations se traduisent par une évolution, sous forme de cycle, de la situation conjoncturelle, qui fait  passer la conjoncture par différentes phases : expansion, crise, récession, dépression puis reprise.

L’expansion correspond à une phase d’accélération de la croissance.

La crise est synonyme de rupture dans le cycle, on parle de retournement de la conjoncture et elle marque la fin de la phase d’expansion. Au sens strict la crise économiquecorrespond à une rupture, à un retournement brutal de la conjoncture qui marque la fin d’une  période d’expansion (c’est-à-dire d’accélération de la croissance). Par extension (au sens large), la crise économique correspond à une situation économique caractérisée par la faiblesse de la croissance du PIB et le développement du chômage.  Ainsi, il semble exister une corrélation entre l’évolution du PIB en volume et celle du taux de chômage, puisque c’est quand la croissance du PIB en volume devient négative que le taux de chômage augmente fortement. Il peut sembler que derrière cette corrélation se cache un lien de causalité, qui va de l’évolution du PIB en volume vers le taux de chômage : en effet, lorsque le PIB en volume diminue, cela signifie que les entreprises  diminuent leur production ; elles ont donc besoin de moins de facteurs de production, et réduisent donc leurs effectifs, ce qui accroît le chômage.

La crise débouche sur les récessions qui correspondent à un ralentissement de la croissance économique, de l’activité  économique ou à une baisse du PIB de court terme c’est-à-dire deux trimestres consécutifs. Il peut s’en suivre une phase de dépression qui correspond à une baisse du niveau de l’activité économique avec un taux de croissance négatif. La reprise est considérée comme une rupture dans la conjoncture, puisqu’il y a un changement de sens dans l’évolution. Ici le taux de croissance tend à remonter, à repartir. L’ensemble de ces phases forme un cycle économique qui est une période plus ou moins longue de hausse ou de baisse de la production.

 Les deux exemples fondamentaux pour illustrer le cycle économique sont «Les Trente Glorieuses » suivies par  « Les Vingt Piteuses ». «Les Trente Glorieuses» forment une période de forte croissance économique d’après-guerre où la croissance annuelle moyenne du PIB était d’environ 5%. «Les Vingt Piteuses », quant à elles, correspondent à la période de récession survenue au lendemain des «Trente Glorieuses »,  synonyme de faible croissance économique où la croissance annuelle du PIB était aux alentours de 2%.

De plus, depuis 1950 en France,  le PIB en volume a diminué trois fois : en 1975, en 1993, et en 2009.

 Pour ce qui est des pays touchés par la crise de 2008, le PIB par tête (ou par habitant) est 2 % plus faible 15 mois après le début de la crise qu’au début de la crise. Il a donc diminué. Toutefois, il est à noter que les conséquences des crises sur l’activité économique n’ont pas été les mêmes lors des trois périodes de crise qu’à connu l’économie mondiale au cours du 20ème siècle. Lors de la crise de 1993, après une légère baisse, le PIB par tête a rapidement réaugmenté, alors qu’après la crise de 1929 la chute du PIB par tête a été très brutale et 15 mois après le début de la crise, il était encore 15 % plus faible qu’au début de la crise. En ce sens, la crise de 2008 est intermédiaire entre ces deux crises, mais plus proche de celle de 1993.

 Il existe différents types de cycles économiques, d’une durée plus ou moins longue, définis par trois économistes.

Les cycles mineurs de Kitchin, qui sont des cycles courts d’environ 40 mois et de faible amplitude. Ici l’existence des cycles est expliquée par la périodicité de la gestion des stocks. Quand les entreprises stockent, il y a une augmentation de la production. Ces périodes de forte production vont être suivies par une période de déstockage et donc de chute de la production.

Les cycles Juglar sont des cycles d’une durée moyenne de 8 à 10 ans. Ces cycles sont constitués de deux phases de retournement. Une première phase d’expansion où la demande importante permet l’augmentation de la plupart des indicateurs économiques. Cette première phase sera suivie d’une période de crise économique due à une « surchauffe de l’économie ». Cette crise correspondra au premier retournement. Ensuite s’en suivra une  deuxième phase, cette fois-ci de dépression, où l’offre est supérieure à la demande, ce qui va conduire à la baisse de la plupart des indicateurs économiques. Cette deuxième phase sera suivie d’une période de reprise qui correspondra au deuxième retournement. Cette période de reprise sera permise pas une baisse des salaires et une baisse des prix.

Les cycles de Kondratieff sont des cycles longs d’une durée moyenne de 50 ans divisée en deux phases de 25  ans. La première phase, qui correspond à une période d’expansion, se traduit par une hausse des prix et une hausse de la production. La deuxième phase, qui correspond à une période de récession, se traduit par une baisse des prix (déflation) et une baisse de la production.

L’analyse de Kondratieff est empirique mais l’économiste J A Schumpeter en a donné une interprétation. Selon lui, la  croissance est instable et rythmée par les vagues d’innovations (cf chapitre 1). Les explications des cycles  se rangent en deux catégories : exogènes et endogènes.

Rémi H. Mélissa R.

2-      Diverses explications

 Les fluctuations économiques ont différentes causes parmi lesquelles les chocs exogènes.

 Un choc exogène est une impulsion extérieure à la sphère économique et qui échappe au contrôle du gouvernement. Il peut s’agir par exemple de catastrophes naturelles, de crise dans un pays voisin ou partenaire, de hausse du prix du pétrole. De manière générale, un choc exogène positif aura pour conséquence de générer une phase d’expansion, alors qu’un choc exogène négatif conduira à la récession.

 Les chocs exogènes peuvent être des chocs d’offre ou de demande.

 Un choc d’offre, correspond à un évènement exogène (modifications importantes et inattendues des conditions de production) qui a des effets sur l’activité économique (niveau de production). Celui-ci peut être négatif lorsque son effet réduit la production du pays concerné, il peut être positif lorsque l’impact de l’évènement conduit à une hausse du niveau de production.

Un choc de demande correspond, quant à lui, à un évènement exogène qui a des effets sur la demande intérieure. Il peut être négatif s’il provoque une chute de la demande et positif dans le cas contraire.

 En règle générale, tout choc exogène peut provoquer à la fois un choc de demande et un choc d’offre. Exemples :

-   l’ouverture de la Chine au commerce international à générer à la fois un choc d’offre (la compétitivité-prix de la chine étant plus forte è chute de la demande de produits français plus chers et donc une baisse de la production (offre) nationale et un choc de demande (en s’ouvrant le marché chinois devient une opportunité de marché pour les pays étrangers è hausse de la demande générale pour les pays partenaires de la Chine).

-   Dans le cas d’un choc pétrolier, celui-ci provoque une restriction de la production de barils et donc une hausse du prix du pétrole qui sera à l’origine d’une hausse des couts de production des entreprises et provoquera une baisse de l’offre nationale. Il s’agit alors d’un choc d’offre négatif. Dans le même temps, cette hausse du prix du pétrole peut être à l’origine d’un choc de demande car cette hausse des couts de production peut mener à une hausse de l’inflation. Ce choc de demande durera jusqu’à ce que l’on puisse trouver un produit substituable au pétrole.

-   Une autre origine à un choc exogène se trouve dans les catastrophes naturelles. Le tsunami japonais a par exemple, généré n choc d’offre négatif car il a détruit les infrastructures et réduit la quantité de main d’œuvre disponible (de nombreux morts). Ce tsunami s’est traduit par une chute du niveau de production japonais et dc de l’offre, ce qui a mené à une période de récession voire de dépression. Toutefois sur le long terme, la nécessité de reconstruire permettra de relancer l’activité économique.

 Les fluctuations économiques, notamment récession et dépression, sont aggravées par le comportement des banques. Cela s’explique par la théorie du cycle du crédit qui montre que lorsque l’activité recule, les banques deviennent plus « frileuses » dans la distribution des crédits car le risque de défaut de paiement des emprunteurs augmente (probabilité qu’un emprunteur ne rembourse pas ce qu’il doit à la banque)  et que la valeur des garanties hypothécaires qu’ils peuvent apporter diminue. La garantie hypothécaire repose sur l’engagement d’un bien immobilier, pour garantir le remboursement du crédit. Ainsi, dans le cas où l’emprunteur ne serait plus en mesure de rembourser, son bien serait saisi puis vendu pour solder sa dette.

Les banques peuvent adopter ce comportement pour une 2ème raison : ayant subi de lourdes pertes financières suite à la crise de 2008, elles souhaitent rétablir la solidité de leurs comptes  en réduisant les crédits risqués.

La conséquence de ce comportement des banques est la réduction des crédits accordés ce qui déprime encore plus la demande (C + I) et la récession.  Les 2 phénomènes s’auto entretiennent alors et un cercle vicieux se développe.

Enfin, en période de crise, les comportements reposant sur des anticipations rationnelles accentuent la récession.  Le pessimisme lié à la crise économique pousse les agents économiques à la prudence et à éviter de prendre des risques. Ils réduisent donc leurs dépenses (C + I) ce qui accentue la récession. On dit alors que les anticipations sont « auto réalisatrices » et donc procycliques puisque ce mécanisme entretient le phénomène récessif et l’activité économique se retrouve « piégée » dans un cercle vicieux.

Noémie J.

II : Les politiques de lutte contre l’instabilité de la croissance

1-      La politique budgétaire

La politique budgétaire est une politique économique qui permet à l’état d'utiliser le budget (recettes et dépenses) afin d'agir sur la conjoncture économique. Cette politique consiste à utiliser certains instruments budgétaires comme les dépenses publiques (qui sont l’ensemble des dépenses réalisées par les administrations publiques) et les recettes publiques (qui sont l’ensemble des recettes, impôts, taxes, et cotisations sociales perçues par les administrations publiques).

La politique budgétaire cherche donc à réguler la conjoncture. Cette régulation peut consister en la mise en place d’une relance de l'activité économique par la demande et l'investissement. A l'inverse, elle peut prendre la forme d'une politique de rigueur lorsque le gouvernement cherche à lutter contre les déficits ou contre l'inflation.

Afin de relancer l’activité économique, les pouvoirs publics peuvent mener des politiques budgétaires expansionnistes en stimulant les dépenses publiques d’une part, et en réduisant les prélèvements obligatoires d’autre part.

Pour faire face à la récession débutée en 2008, selon l’OCDE, les pays sont majoritairement intervenus en réduisant les impôts : c’est le cas des États-Unis où « la relance a été entièrement axée sur les réductions  d’impôts ». Ainsi, nombre de gouvernements ont mis en place des mesures d’allègements d’impôt sur le revenu, et/ou d’impôt sur les sociétés. Plus rarement (c’est le cas seulement du Royaume-Uni), il a été décidé de réduire la TVA. En complément, et dans des proportions variables selon les pays (par exemple aux États-Unis en 2009, le nouveau plan de relance prévoyait 500 milliards de $ de dépenses publiques et 287 milliards de $ d’allègements fiscaux), les dépenses publiques se sont accrues : investissements publics, transferts sociaux en direction des ménages, subventions aux entreprises.

Ces outils sont utilisé pour réguler l'économie et conclure des actions sur les cycles économiques afin d’atteindre des objectifs dans le domaine économique et social.

La politique budgétaire peut être contracyclique ou procyclique.

Une politique contracyclique est une politique économique qui cherche à modifier le sens de fluctuation de l’activité économique, ou à en réduire l’ampleur. Ainsi, elle consiste à stimuler l’activité économique lorsque celle-ci a tendance à ralentir, et inversement à la freiner lorsqu’elle «s’emballe».

En période de récession, il peut paraître préférable de mettre en place des politiques contracycliques, afin d’amortir les fluctuations économiques (et réduire ainsi l’ampleur de cette récession).

De plus, en cas de récession, le déficit public peut jouer le rôle de «stabilisateur automatique», puisque l’accroissement des dépenses publiques (et la réduction des recettes publiques provenant prélèvements obligatoires) va stimuler la demande, donc la production, ce qui devrait permettre de stimuler la croissance ou au moins de réduire l’ampleur de la récession.

 Schéma illustrant le rôle des stabilisateurs automatiques :

Récession économique ➞ ➚ des dépenses publiques et ➘ des recettes publiques ➚ Déficit public ➞ ➚ de  la demande adressée aux agents  économiques et ➚ de la production des entreprises pour répondre à cette demande ➞ ➘ des dépenses publiques et    des recettes publiques ➞ Excédent public ➞ Financement du déficit antérieur --> sortie de crise

Exemple d’impact de la politique budgétaire :

En 2008, en France, le PIB a augmenté de 0,1 %. La même année, le solde public (différence entre les recettes et dépenses publiques) en France était déficitaire ; ce déficit représentait l’équivalent de 3,4 % de son PIB. Toujours en France en 2008, l’impulsion budgétaire a été de 0,3 points de PIB, c’est-à-dire que l’impact délibéré des politiques budgétaires mises en place ont participé à hauteur de 0,3 point à la croissance du PIB (autrement dit, sans cette impulsion budgétaire, le PIB aurait diminué en 2008 de 0,2 %).

 Durant les années 2000, les politiques budgétaires menées en France, dans la zone euro et aux États-Unis ont eu des effets positifs sur la croissance (cas où l’on peut voir des impulsions budgétaires positives).Toutefois, les années 2005 à 2007 sont marquées dans ces 3 pays/zones par des politiques budgétaires influençant négativement la croissance (sauf pour la France en 2007). On peut aussi noter que la crise amorcée en 2008 s’est concrétisée (dans un premier temps) par des politiques budgétaires de relance.

 Robin C. Arthur D.

 

2-      La politique monétaire

Une politique monétaire est une politique économique qui vise à utiliser l’instrument monétaire pour agir sur l’activité économique. Elle est menée au niveau européen par la BCE : Banque Centrale Européenne. Les instruments monétaires sont la masse monétaire ainsi que les taux d’intérêts.

 Trois types d’instruments sont privilégiés :

- les taux directeurs pratiqués par la banque centrale,

- les réserves obligatoires et

- l’intervention de la Banque centrale sur le marché interbancaire (opérations d’"Open Market").

 Le taux d’intérêt de la Banque centrale est appelé le taux directeur. En effet, la Banque Centrale impose un taux d’intérêts aux banques de second rang : c’est le taux directeur. Ces banques de second rang vont déterminer leurs taux d’intérêts pratiqués en fonction du taux directeur car les taux d'intérêts des banques commerciales dépendent de ce taux directeur.

En effet, quand une banque de second rang doit se procurer de la monnaie fiduciaire qu’elle n’a pas, elle va emprunter, moyennant des taux d’intérêts, à la banque centrale (qui va agir comme “prêteur en dernier ressort”) Ainsi, les banques commerciales fixeront toujours des taux d‘intérêt supérieurs au taux directeur. Par exemple, si la Banque Centrale veut réduire la masse monétaire et donc maîtriser les tensions inflationnistes, il lui suffira d’augmenter son taux directeur pour que les autres banques augmentent le leur. Ainsi, il y aura une baisse de prêts accordés par les banques, ce qui engendrera une diminution de la demande (consommation et investissement), mais permettra une stabilisation des prix.

La politique monétaire dépend de la banque centrale, alors que la politique budgétaire est une politique nationale. La politique monétaire pour les pays membres de l’UE dépend de la Banque centrale européenne (BCE). Ainsi, la BCE a comme objectif de stabiliser les prix, donc de contenir l’inflation, c’est pour cela qu’elle a opté pour une politique monétaire restrictive (ou aussi appelée politique de rigueur, ou d’austérité). La BCE ne va donc pas injecter de la masse monétaire car cela peut avoir une tendance inflationniste. A l’inverse, la Banque centrale peut aussi avoir comme objectif de soutenir l’activité économique en menant une politique monétaire expansive (ou de relance).

Depuis 2008, le taux Repo, principal taux directeur des banques centrales, a nettement diminué, passant de plus de 4 % début 2008 à environ 1 %. Ceci traduit une orientation nouvelle de la politique monétaire menée par la BCE : face à la récession mondiale, et au sein de la zone euro (taux de croissance à la baisse, parfois même négatifs), la BCE a assoupli sa politique monétaire afin de stimuler la croissance.

Céline B -  Elodie R.

 

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